Comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai été bouleversé par la disparition d’Omar Sharif. Pour moi c’est le merveilleux prince nomade de « Lawrence d’Arabie » , le docteur amoureux troublé par Julie Christie,l’intègre major qui s’attaque à des généraux pour trouver l’auteur des abominables crimes commis sur des prosdtituées. Bref tout un espace d’aventure que nous avons vécu et revu plusieurs fois avec bonheur.
Né en 1932 à Alexandrie dans une famille d’origine libanaise (son père quitte la ville de Zahlé au début du xxe siècle et vient s’installer en Égypte, Michel Chalhoub est le fils de Joseph Chalhoub, marchand de bois précieux, et de Claire Saada.
Après avoir obtenu un diplôme en mathématiques et physique à l’université du Caire, il travaille pendant cinq ans dans l’entreprise de bois précieux de son père avant d’aller étudier le métier d’acteur à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Art de Londres.
En 1954, alors qu’il est de retour en Égypte, il est découvert par son compatriote le cinéaste Youssef Chahine, qui le fait débuter dans Le démon du désert, pour lequel l’acteur prend le nom de « Omar El Sharif ». Deux ans plus tard, Youssef Chahine le fait jouer dans « Les Eaux noires » dans un rôle vedette, face à la star égyptienne de l’époque Faten Hamama. Le film est présenté au Festival de Cannes, où il obtient ses premières louanges. En Égypte, Omar El Sharif devient une grande star du cinéma en tenant la vedette de 26 films égyptiens.
Il épouse Faten Hamama en 1955, avec qui il a un fils en 1957, Tarek, ce qui augmente sa popularité dans le monde arabe. Ils divorceront en 1968, et Omar Sharif ne se remariera pas.
En 1962, alors qu’il a 30 ans, il joue le rôle du prince du désert Ali Ibn Kharish dans son premier film occidental et international, « Lawrence d’Arabie » de David Lean, aux côtés de Peter O’Toole, film pour lequel il prend le nom de « Omar Sharif ».
Ce rôle lui vaut une célébrité mondiale immédiate, ainsi qu’un Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle 1963 et une nomination pour l’Oscar du Meilleur Second Rôle 1963. Ce film marque le début de sa carrière d’acteur international et lui vaut une place dans la légende du cinéma mondial. Il s’installe alors avec son fils à Hollywood, où il signe un contrat de sept ans avec les studios hollywoodiens Columbia Pictures. C’est à cette époque qu’il se sépare de sa femme, d’un commun accord malgré leurs sentiments, pour « incompatibilité de la vie de couple avec la vie d’acteur international ».
En 1965, il récidive avec un triomphe mondial dans « Le Docteur Jivago », une autre réalisation de David Lean, pour lequel il obtient cette fois le Golden Globe Award du Meilleur Acteur en 1965 pour son rôle du poète médecin russe Youri Jivago.
Omar Sharif joue alors dans plus de 60 films américains et français, entre autres avec des personnalités comme Anthony Quinn, Catherine Deneuve, Jean-Paul Belmondo, Barbra Streisand, Henri Verneuil...
En 2003, son rôle d’épicier philosophe dans « Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran », de François Dupeyron, lui permet d’être récompensé par le César du meilleur acteur 2004. Le film est par ailleurs nommé au Golden Globe Award du Meilleur Film Étranger 2004.
Filmographie
1954 : « Le Démon du désert » de Youssef Chahine
1962 : « Lawrence d’Arabie » (Lawrence of Arabia) de David Lean - Shérif Ali Ibn el Kharish«
1963 : « La Chute de l’empire romain » (The fall of the roman empire) d’Anthony Mann - Sohamus »
1965 : « Le Docteur Jivago » (Doctor Zhivago) de David Lean - Yuri Jivago
1965 : « La Fabuleuse Aventure de Marco Polo » de Denys de La Patellière et Noël Coward - Emir Alla Hou
1967 : « La Nuit des généraux » d’Anatole Litvak - Major Grau
1968 : « Mayerling » de Terence Young - Rodolphe
1971 : « Les Cavaliers » de John Frankenheimer - Uraz
1971 : « Le Casse » d’Henri Verneuil - Abel Zacharia
2003 : « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » de François Dupeyron - Monsieur Ibrahim