Le cinéma bolivien

  • Mis à jour : 5 octobre 2016

HISTOIRE DU CINEMA BOLIVIEN

Début du cinéma

L’histoire du cinéma bolivien débute à La Paz le 21 juin 1897 avec la première projection cinématographique publique de Bolivie. Les premières prises de vues locales connues ont été tournées vers 19041. Les premiers films-documentaires boliviens datent de 1912 et sont l’œuvre de Luis Castillo et « J. Goytisolo ».


Luis Castillo

Années 1920

« Corazón Aymara », film perdu réalisé par Pedro Sambarino en 1926 et considéré comme le premier long métrage réalisé en Bolivie, marque la naissance d’un cinéma tourné vers les préoccupations sociales et inspiré par la littérature indigéniste et la forte présence indienne dans le pays. Plusieurs œuvres sont d’ailleurs censurées.


Pedro Sambarino

Après avoir travaillé en Argentine penadnt plus de dix ans, en particulier dans le nord, au cours desquels Sambarino a été directeur ’Salta Films’ et a travaillé pour le gouvernement argentin le tournage de plusieurs documentaires, est arrivé à La Paz en 1923,pour monter la Motion Picture Company ’Pedro Sambarino’. Bientôt , il fut embauché par le gouvernement d’alors (président Bautista Saavedra, 1920-1925) pour une série de films et actualités (1924-1926) documentaires.

Années 1930 et 1940

La guerre du Chaco (1933-1936) met un terme à cette époque. La production de documentaire d’actualités, soutenue par le pouvoir en place, reste très importante : la guerre est à l’origine du premier film sonore bolivien, « La guerra del Chaco » (Luis Bazoberry, 1936).Entre 1930 et 1940, pratiquement aucun film n’est réalisé.

Années 1950

Le cinéma bolivien renait à la révolution de 1952 avec la création de l’Instituto cinematografico boliviano (ICB, mars 1953). En 1956, le film-documentaire de Jorge Ruiz Vuelve Sebastiana,traitant des Indiens chipayas, recevait un prix international.

Le moyen métrage « Vuelve Sebastiana » (1953) de Jorge Ruiz. contient tout le Nouveau Cinéma latino-américain. Le film a remporté le premier prix international pour une réalisation bolivienne. Mais il y avait aussi quelques leçons : la rigueur esthétique et narrative, transcription de profond respect pour les circonstances et les protagonistes observés, outil d’expression utilisé , pas de simples manipulables artifices de consommation.

Années 1960

Le plus célèbre réalisateur bolivien est incontestablement Jorge Sanjinés, auteur d’un cinéma engagé qui dénonce l’exploitation des communautés indigènes

Ses films : « Ukamau » (primé à la Semaine de la critique du Festival de Cannes 1967),

Son chef-d’œuvre « Le Sang du condor » (Yawar mallku), primé à la Mostra de Venise 1969),

« Le Courage du peuple » (primé à la Berlinale 1972)

« La Nation clandestine » (coquille d’or du Festival de Saint-Sébastien 1989)

Sanjinés et son groupe Ukamau encouragent le développement du cinéma bolivien, et créent la première école et le premier ciné-club national.

A la fin de 60 et au début des années 70 du siècle dernier, il est arrivé en Amérique latine une explosion. Ce fut le temps des discussions théoriques, des débats idéologiques difficiles et dans beaucoup de production, , il y avait un peu de tout, comme il est logique que cela se produise dans un mouvement à la croisée des idées, des propositions et des talents divers. Le cinéma était par ailleurs un phénomène couplé avec un temps d’une grande intensité politique : arme dirigée contre la Bastille de l’impérialisme et de ses bailleurs de fonds locaux.

Années contemporaine

Le cinéma bolivien contemporain, bien que timide en dehors de ses frontières, s´avère salutaire à l’intérieur du pays, grâce à la formule infaillible du Bolivien : la rupture du numérique .
Ceci est une vérité, bien que le premier long-métrage digital, « Les fils du dernier jardin » (Los hijos del último jardin - 2003) de l´indigéniste acclamé Jorge Sanjinés a eu des résultats très maigres ; ce sont les films non-engagés qui ont fait une bonne utilisation de cet nouvel outil.

Ainsi « Dépendance Sexuelle » (Dependencia sexual - 2004), de R. Bellot, a introduit le format et l’esthétique de la vidéo digitale dans le monde du cinéma bolivien. Le film eut un grand succès et son réalisateur sut se catapulter à travers de lui en tant que champion du nouveau cinéma.

Moins connu au pays, bien qu’ayant un intéressant parcours international et un langage plus contondant, « Le plus beau de mes meilleures années » (Lo más bonito de mis mejores años - 2006) de Martín Bouloq est un pont moins artificiel avec les tendances digitales contemporaines. Les avantages du style sont connus. La cosmogonie, par contre, est problématique : on pourrait presque parler d´ " unité " de mouvement à l’échelle Sud-américaine, puisque ces films s’obstinent à nous montrer des jeunes plus ou moins rebelles, vaniteux et bien payés, des jeunes qui résolvent tout en allant à la discothèque, comme dans « Nocturnia » (2008) de Jack Ávila.

  • D’autres nouveaux réalisateurs remarquables sont : Ivette Paz Soldán, Germán Monje, Adán Sanabria et Daniel Suárez.

- Les écoles de cinéma en Bolivie - il en existe deux -, petites mais enthousiastes, se laissent attraper ou par le style discothèque ou par le style social archaïque et in fine proposent très peu. Les courants indigénistes forment un reliquat caduc qui sert seulement aux anthropologues. C’est inquiétant que, devant un manque de réglementation, les amateurs débutants réussissent à projeter leurs œuvres dans des salles au niveau national, provoquant une réaction justifiée de rejet par le publique.