Décès de Milos Forman

  • Mis à jour : 14 avril 2018

Le cinéaste Milos Forman est mort

Précurseur cinématographique du printemps de Prague, le réalisateur d’origine tchèque a réalisé notamment « Vol au-dessus d’un nid de coucou », « Amadeus »

et « Hair ».

Milos Forman en 2009. Le cinéaste tchèque est mort le 13 avril 2018.
Dans les années 1960, les films que Milos Forman a tournés en Tchécoslovaquie – « L’As de pique » [NDLR _ Un de mes films fétiches], « Les Amours d’une blonde », « Au feu les pompiers » – signalaient l’émergence d’une nouvelle vague dans son pays, mais présageaient aussi de l’effervescence du printemps de Prague. Exilé aux Etats-Unis après l’invasion de son pays par l’URSS, il est devenu dans les décennies suivantes l’un des auteurs majeurs de Hollywood, qui lui a décerné à deux reprises l’Oscar du meilleur réalisateur, pour Vol au-dessus d’un nid de coucou et Amadeus. Milos Forman est mort le 13 avril à Hartford (Connecticut), des suites d’une maladie, a annoncé son épouse, Martina. Il avait 86 ans.

Milos Forman naît le 18 février 1932 à Cassave, en Tchécoslovaquie (actuelle République tchèque). Pendant la seconde guerre mondiale, son père, juif, résistant, a été tué par la Gestapo, et sa mère, protestante, a été déportée et assassinée à Auschwitz. Après la défaite de l’Allemagne nazie et l’instauration d’un régime communiste, Milos Forman suit ses études dans un établissement pour orphelins de guerre où il a pour condisciples Vaclav Havel, le futur dramaturge, dissident et président de la République, et Ivan Passer, qui sera au côté de Forman lors de l’émergence du nouveau cinéma tchécoslovaque.

Installation aux Etats-Unis
Attiré par le monde du théâtre, le jeune Forman finit par suivre les cours de la FAMU, l’école supérieure du cinéma de Prague. Avec Ivan Passer et le chef opérateur Miroslav Ondricek, il tourne un documentaire, « Semafor », sur la troupe de théâtre du même nom, et sa première fiction, un court métrage, « Concours ». Un an plus tard, en 1964, son premier long métrage, L’As de pique, qui suit les déambulations d’un jeune homme pas très dégourdi, est primé au festival de Locarno.

Présenté à Venise, son film suivant, Les Amours d’une blonde (1965), assied la réputation du cinéaste. La liberté du personnage principal,...

LE MONDE | 14.04.2018 à 11h30 • Mis à jour le 14.04.2018 à 20h57 | Par Thomas Sotinel