« La Fureur d’Hercule » (titre original : Ursus) est un film italo-espagnol réalisé par Carlo Campogalliani, sorti en 1961. Dans la version originale italienne, le héros du film est « Ursus », mais son nom est changé en Hercule dans la version française.
Synopsis
Le colosse Ursus, de retour chez lui après avoir livré bataille, découvre que sa fiancée Attea a été déportée sur une île lointaine par des prêtres païens. Il part à sa recherche avec Doreide, une esclave aveugle qui devine qu’Attea a été enlevée par Setas, un ancien ami d’Ursus. Ce dernier se met en travers de leur chemin et capture Ursus qui arrive à briser ses liens et réussit à s’enfuir avec Doreide. Ils rencontrent la belle courtisane Magali qui se propose de les aider à traverser une zone désertique. Magali essaie de séduire Ursus et, ulcérée par son refus, tente de le piéger avec la complicité de Setas, mais elle meurt dans leur affrontement dont Ursus et Doreide sortent victorieux. Le couple arrive enfin dans l’île et découvre qu’Attea, soumise à l’emprise maléfique de Setas, est devenue la malfaisante prêtresse de l’île. Ursus essaie sans succès de la soustraire au pouvoir occulte de Setas et se retrouve dans une arène pour combattre un monstrueux taureau qu’il finit par tuer. Ursus dresse alors une révolte au cours de laquelle Attea et Setas trouvent la mort tandis que Doreide recouvre la vue à la suite d’une violente commotion. Elle s’embarque avec Ursus sur le chemin du retour.
Fiche technique
Titre français : « La Fureur d’Hercule »
Titre original : « Ursus »
Réalisation : Carlo Campogalliani, assisté de Romolo Guerrieri
Musique : Roman Vlad
Durée : 94 minutes
Dates de sortie : Italie 1er février 1961, Espagne 2 avril 1961, France mai 1961
Distribution
Ed Fury (V.F : Jean-Claude Michel) : Ursus
Cristina Gaioni (V.F : Michele Bardollet) : Magali
Moira Orfei : Attea
Mario Scaccia (V.F : Roger Treville) : Kymos le marchand
Mary Marlon (V.F : Joelle Janin) : Doreide
Luis Prendes (V.F : Georges Aminel) : Setas
Rafael Luis Calvo (V.F : André Valmy) : le grand prêtre Mok
Mariangela Giordano : Myriam
Nino Fuscagni (V.F : Claude Mercutio) : le caravanier
Antonio Gil (V.F : Michel Gatineau) : Adelfo, chef des gardes
Roberto Camardiel (V.F : Jacques Dynam) : Cleonte l’aubergiste
Critique
Rf. Rayonpolar/com
En 1960, alors que le déferlant péplum connait un grand succès, Carlo Campogalliani et le scénariste Giuseppe Mangione exhument le personnage d’Ursus qu’ils inscrivent dans la lignée d’Hercule et Maciste.
Ce personnage du roman « Quo Vadis » que son auteur, Henryk Sienkiewicz, avait dédié à la garde de Callina, fille d’un roi lygien, livrée comme otage à Rome et dont la rare beauté avait séduit immédiatement le patricien Marcus Vinicius, ami de l’Empereur Néron, espérait probablement connaitre, à Cinecittà, une vie bien plus palpitante que celle de bodyguard.
Mais le destin réserve souvent aux seconds couteaux des facéties dont lui seul a le secret. Ainsi, en franchissant les Alpes, « Ursus » devient « La fureur d’Hercule », quant au deuxième film consacré à ce personnage, « Ursus nella Valle dei Leoni », il est retiré « Maciste dans la Vallée des Lions »
L’intrigue de ce film se noue à la manière de « Derniers jours de Pompéi » et la scène sur laquelle il s’ouvre constitue une copie parfaite de celle qui succède au générique des « Derniers jours de Pompéi ». Des cavaliers qui reviennent de la guerre se séparent à l’approche de leur foyer. Puis le scénario bifurque, Ursus n’apprend la mort de sa famille, mais la disparition de sa fiancée… le spectateur intrigué par cette ouverture ne peut à cet instant que se demander si la fragile aveugle Doréide, qui lui révèle l’atroce information, ne serait pas un nouvel emprunt aux « Derniers jours de Pompéi », à moins que les scénaristes n’aient été inspirés par « Les Lumières de la ville ».
Ce premier quart d’heure passé et ses interrogations éradiquées, le spectateur devra admettre que les scénaristes n’ont pas bâclé leur travail tant ils ont multiplié les mésaventures qu’affronte Ursus avant de gagner l’île où il sait sa fiancée retenue. Passant d’un décor à un autre, sur un rythme soutenu, le métrage défile jusqu’au climax que constitue la sidérante séquence où Ursus combat le taureau.
A ce moment-là, le spectateur fasciné s’aperçoit que ce péplum a dérogé à la plupart des codes du genre : les jupettes ne dévoilaient aucune jambe féminine ; les méchants n’arboraient aucune mine sournoise ; les comparses comiques ont déserté le plateau ; le grotesque des scènes animalières a cédé la place à un réalisme stupéfiant.