BIOGRAPHIE
De son vrai nom Élisabeth Hugon1, Sophie Daumier est la fille du compositeur Georges Hugon, alors directeur de l’École de musique de Boulogne-sur-Mer.
Elle suit des études de danse classique au théâtre du Châtelet à Paris, et des cours de dessin. À 16 ans, elle part, sous le nom de scène de « Betty Hugon », avec un corps de ballet formé de douze filles pour une longue tournée en Allemagne, avec au programme exclusivement du french cancan. Dotée d’un physique à la Brigitte Bardot, elle est engagée au cabaret La Nouvelle Ève comme chanteuse fantaisiste, sous le nom de scène de « Betty Laurent ». Elle se tourne par la suite vers le théâtre, après avoir suivi les enseignements de Pierre Dux et de Raymond Girard.
Elle débute au cinéma en 1955, dans « Paris Canaille », sous le nom de scène de « Betty Daumier ».
Elle perce véritablement au théâtre en 1957 dans « Patate, » de Marcel Achard, qu’elle joue pendant six ans. C’est à cette époque que, sur les instances de celui-ci, elle se choisit un nouveau prénom, Sophie.
Au début des années 1960, elle a une liaison avec le rocker Vince Taylor. En 1963, elle tourne « Carambolages » de Marcel Bluwal avec Jean-Claude Brialy et Louis de Funès
puis le film musical « Dragées au poivre » aux côtés de Claude Brasseur et de Francis Blanche, dans lequel elle retrouve Guy Bedos, déjà croisé au théâtre dans Cyrano de Bergerac.
À cette époque, elle a déjà un fils de 7 ans, Philippe (1954-2010)2, qui interprète une des chansons du film, Lili Gribouille, et que Guy Bedos reconnaîtra quelques années plus tard.
Guy Bedos et Sophie Daumier vont finalement unir leurs destins personnels et professionnels à l’occasion du spectacle « Milord l’Arsouille ». Ils se marient le 19 février 19653. Leur carrière commune, tout comme leur mariage, durera une dizaine d’années. Ils interprètent ensemble de nombreux sketches, écrits par Jean-Loup Dabadie, notamment La Drague (qui connait un immense succès populaire et reste la référence de leurs duos), Tête-bêche ou Les Vacances à Marrakech.
Le couple a une fille en 1977, Mélanie, mais divorce quelques mois plus tard. Sophie Daumier reprend alors une carrière en solo, jouant notamment dans « Une histoire simple » (1978) de Claude Sautet.
Deux ans après, elle publie un livre de souvenirs teintés d’amertume : « Parle à mon cœur, ma tête est malade ». Souffrant, comme sa mère et son fils Philippe, de la maladie de Huntington (dite aussi « chorée de Huntington »), maladie génétique qui entraîne une lente dégénérescence neuronale irréversible, elle est peu à peu contrainte de réduire ses activités. En 1988, pendant la comédie musicale Starmania, elle lance un appel pour qu’on vienne en aide aux victimes de cette maladie.
Elle meurt la nuit de la Saint-Sylvestre 2003 et ses obsèques sont célébrées à l’église Saint-Roch, paroisse des artistes. Elle est enterrée au cimetière du Père-Lachaise (45e division), entre les sépultures de Marie Trintignant et de Gilbert Bécaud. Son fils Philippe meurt à son tour de la même maladie le 11 décembre 2010.
THEATRE
1957 : Patate de Marcel Achard, mise en scène Pierre Dux, théâtre Saint-Georges
1961 : Adélaïde de Jean-Louis Curtis d’après Joseph Arthur de Gobineau, mise en scène Daniel Ceccaldi, théâtre des Ambassadeurs
1966 : Tête-bêche de Guy Bedos et Jean-Loup Dabadie, mise en scène Dirk Sanders, Comédie des Champs-Élysées
1968 : Le Boulanger, la Boulangère et le Petit Mitron de Jean Anouilh, mise en scène Jean Anouilh et Roland Piétri, Comédie des Champs-Élysées
FILMOGRAPHIE
Cinéma
1955 : Paris Canaille ou Paris coquin : une élève
1956 : Les Collégiennes : Nicole
1957 : La Peau de l’ours : Juliette Ledrut
1957 : À pied, à cheval et en voiture de Maurice Delbez : Mireille Martin
1957 : Quand la femme s’en mêle : Colette
1957 : Les femmes sont marrantes : Marie-Josèphe
1958 : Chéri, fais-moi peur : Marion
1958 : À pied, à cheval et en spoutnik : Mireille Martin
1959 : Bal de nuit : Zonzon
1961 : Amélie ou le Temps d’aimer : Emmanuelle
1961 : Les croulants se portent bien : Martine
1962 : Un chien dans un jeu de quilles : Sylvia
1962 : L’Amour à la mer : l’actrice du bar
1963 : Carambolages de Marcel Bluwal : Solange
1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier : Jackie
1964 : Aimez-vous les femmes ? : Violette, Marguerite
1965 : Les Plaisirs dangereux (Una voglia da morire) de Duccio Tessari
1965 : Par un beau matin d’été de Jacques Deray : Monique
1965 : Pas de caviar pour tante Olga de Jean Becker : Philo
1965 : Cent briques et des tuiles : Moune
1967 : Trois Cavaliers pour Fort Yuma (Per pochi dollari ancora) : Connie Breastfull
1971 : Pouce : elle-même (avec Guy Bedos)
1976 : ... Comme la lune de Joël Seria : Nadia
1977 : Violette et François de Jacques Rouffio : Paula
1978 : Freddy de Robert Thomas : Georgette Roumagnac
1978 : Une histoire simple de Claude Sautet : Esther
1979 : Les Givrés : l’intellectuelle