Le nanar d’Octobre 2012 _ DISCO DANCER

  • Mis à jour : 30 mai 2014

Bon d’accord je ne suis pas très objectif !

Etant donné que je ne considère rien de plus catastrophique pour la musique que le DISCO et comme il est impossible de toucher à l’idole Claude François sans se retrouver griffé et déchiré par les groupies sexagénaires, je ne pouvais que reporter mon choix que sur "DISCO DANCER" pour le nanar du mois.

Bon courage pour ceux qui survivront !

Cinécandide

Bollywood, Lollywood, Tollywood, Dhallywood, Mollywood, Kollywood... autant de mots-valises dont l’exotisme susurre à nos oreilles profanes la promesse d’un festin d’audaces visuelles et de mélodrames sucrés à engloutir sans arrière-pensée.

Certes, je confesse volontiers que ma conversion aux charmes des cinématographies du sous-continent indien n’aura pas été instantanée ; mais voilà qu’après quelques années d’accoutumance progressive à ce que les élites indiennes qualifient d’"opium des masses", une oeuvre surdosée est venue parachever mon addiction. Film culte impérissable, chef-d’oeuvre immarcescible, monument à la gloire de la musique disco d’une estourbissante kitscherie, "Disco Dancer" est une expérience saisissante comme il en existe peu dans une vie de cinéphage.

"Disco Dancer" nous compte l’histoire d’Anil, mouflet aux yeux rieurs et au coeur pur qui chante et danse dans les rues de Bombay pour nourrir sa maman et lui. La mère et son vertueux rejeton sont pauvres mais heureux, jusqu’au jour où un fieffé salopard de haute caste les gifle et les humilie en les accusant à tort de vol, les condamnant à un exil traumatisant sous les lazzis de la foule. Jurant de laver cet affront, Anil grandit dès lors en affûtant jour après jour l’arme ultime de sa revanche : cette arme redoutable, c’est la musique disco !

Anil adulte (Mithun Chakraborty), notre héros. Hein qu’il est pas mal ... un peu guimauve peut-être mais gentil.....

P.N. Oberoi (Om Shivpuri), le fieffé salopard de haute caste. Alors là la vraie tête de l’emploi. Pas possble de trouver mieux : gras... faux jeton..... etc....

Sa fille, Rita Oberoi (Kim), qui en pince pour Anil. Alors pas possible sa mère a du fauter....
Devenu un jeune adulte beau comme un camion, Anil se prend pour Travolta et danse partout où il va, y compris la nuit sur des auto-ponts déserts. Cette stratégie s’avère payante : Anil est bientôt repéré par un producteur désireux de remplacer sa star capricieuse et moustachue (l’infâme Sam Oberoi), et devient dès lors JIMMY, le DISCO DANCER adulé de toute la nation indienne, en proie il faut dire à une fièvre disco d’une furieuse intensité.

"Come, sing, and conquer !" lance le gentil manager David Brown à son poulain Jimmy. Il est interprété par Om Puri, qu’on a notamment pu voir chez nous en 2000 dans la comédie anglaise "Fish and Chips" (East is East) de Damien O’Donnell.

Jimmy fait chavirer le coeur des foules idolâtres en faisant un peu n’importe quoi : il se tire les oreilles en souriant comme un benêt puis, visiblement à court d’idées, se tape sur les joues en incitant le public à l’imiter !

Ainsi, la voie de Jimmy vers la gloire, l’amour et le bonheur à paillettes semble toute tracée : c’était sans compter les affres d’un destin cruel, et le respect profond des scénaristes pour les conventions du cinéma bollywoodien. Les dance floors que Jimmy sanctifie de son aura disco-ravageuse sont en effet semés d’embûches, et son ascension vers les sommets de la renommée sociale et du n’importe quoi artistique sera maintes fois contrariée par un script hautement mélodramatique.

Des loubards qui cognent Jimmy là où ça fait mal : en plein dans la guitare, organe sensible du disco dancer.

Un tueur à gages de haute volée (Bob Christo), recruté par P.N. Oberoi pour liquider Jimmy. Bravo pour la gueule de l’emploi. C’est sûr pour cet acteur jouer "Monsieur Vincent " est difficilement crédible .

Notre fougueux danseur disco devra ainsi affronter des hommes de main au charisme atrophié qui claquent des doigts en cadence comme dans "West Side Story", un tueur à gages barbu au look pas possible, une guitare électrique piégée qui sera fatale à sa génitrice et autres coups tordus fomentés par le clan Oberoi, à savoir le père, P.N. Oberoi, celui-là même qui avait injustement humilié Jimmy et sa mère des années plus tôt, et le fils, Sam Oberoi, le rival jaloux et égocentrique, sorte de disco dancer maléfique dont les chorégraphies d’animateur du Club Med singent avec une confondante maladresse le jeu de jambes d’un John Travolta. Conséquence d’un énième coup bas des méchants, Jimmy perd sa mère et se voit dès lors frappé d’un mal redoutable : la phobie des guitares !


6 PART Du Film Film Disco dancer Vostfr,Mithun... par MariePL

Jimmy saura t-il venger sa mère et emballer la fille du clan Oberoi au passage ? Parviendra t-il à vaincre sa guitarophobie et remporter le grand concours international de disco, face à des Africains et des Français se dandinant sur scène n’importe comment ? La réponse est évidente, mais peu importe puisque l’intérêt du film est ailleurs : à la fois dans son esthétique post-dadaïste et colorée (l’évocation du moindre décor appelle une avalanche de superlatifs non-sensiques), son ouragan kaléidoscopique de loupiotes clignotantes contre lesquelles il convient de mettre en garde les spectateurs épileptiques, ses répliques au lyrisme échevelé assénées avec un sérieux papal par des acteurs au jeu sans nuance, ses bastons pataudes où les coups de pieds ont bien du mal à s’élever au-dessus de la rotule, voire même ses passages mélos sirupeux qui attendrissent plus qu’ils n’agacent.

La CRITIQUE : ien entendu, l’intérêt de "Disco Dancer" réside aussi et surtout dans ses séquences chantées et dansées, caractéristique indispensable à tout film musical, bollywoodien de surcroît. Et autant le dire tout de suite : le score de "Disco Dancer" est une tuerie atomique jouissive au plus haut point, que je m’enorgueillis de voir figurer en bonne place dans ma cédéthèque. Avec ses lignes de basse entraînantes, ses rythmiques au charme irrésistible et ses mélodies inspirées, la musique de "Disco Dancer" est marquée au coin du savoir-faire de Bappi Lahiri, compositeur stakhanoviste dont le nom n’évoquera sans doute pas grand chose au lecteur profane, mais qui constitue une figure emblématique du paysage bollywoodien depuis maintenant près de 40 ans, signant littéralement plusieurs centaines de bandes originales de films (outre deux titres phares tirés de "Disco Dancer", notre radio-blog propose à l’écoute l’entêtant "Let’s Dance for the Great Guy Br

Il semble par ailleurs exister chez le voisin pakistanais un film homonyme, réalisé en 1987 par un certain Zahoor Hussain avec Anjuman, Sangeeta et Yusuf Khan au casting.


AVEZ VOUS UN CACHET D’ASPIRINE ?