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Le Nanar de septembre 2013_ TARKAN CONTRE LES VIKINGS

  • Mis à jour : 30 mai 2014

En ce début de saison , il était temps de revenir aux fondamentaux et quoi de plus naturel que de puiser dans ces films relatant des rencontres improbables : "Le fils de Zorro contre Hervcule , " Frankestein contre Hollande", j’en passe et des meilleurs.

Ce mois-ci nous avons choisi la rencontre de Tarkan avec les vikings. Bon déjà le premier est plutôt dans les steppes de l’Asie Centrale et les seconds sur les mers ; mais un jour il était inévitable que les envahisseurs de l’Est et ceux du Nord se rencontrent à l’Ouest .... Vous avez suivi ?

TARKAN CONTRE LES VIKINGS

- Titre original : Tarkan Viking Kani
- Titres alternatifs : Tarkan vs the Vikings, Vikinglerin Gazabi
- Réalisateur : Mehmet Aslan
- Année : 1971
- Pays : Turquie
- Genre : Paris-Drakkar (Catégorie : Péplum)
- Acteurs principaux : Kartal Tibet, Eva Bender, Fatma Belgen, Bilal Inci

A priori la Turquie n’était pas la mieux placée pour parler de Tarzan et des vikings. mais les films turcs constituent une catégorie à part dans le monde du nanar. Bien qu’abordant tous les genres de toutes les façons possibles, il est impossible de confondre un nanar turc avec un nanar de n’importe quel autre origine. L’image est claire, le son impeccable et, cerise sur le gâteau, on comprend tout ce qui se passe puisque l’éditeur n’a pas oublié d’inclure des sous-titres (anglais) dans son produit. Concrètement, l’expérience du nanar en est transformée. Le film perd complètement son côté « Tiers-Monde » et devient indiscernable (sur le plan technique en tous cas) d’un nanar italien ou philippin.

Tarkan contre les Vikings est un péplum qui prend place aux alentours de l’an 1000. Il s’agit en fait du deuxième épisode d’une série de 5 films sortis durant les années 1970 et adaptés d’une bande dessinée très populaire en Turquie. Tarkan lui-même est un fier guerrier, descendant des farouches Huns.


Magnifique moustache !

Il rend visite à Attila en personne lorsque la forteresse de celui-ci est attaquée par une bande de Vikings égarés en Méditerranée qui s’empressent de massacrer tout le monde, tuant le roi des Huns, kidnappant la fille d’Attila et laissant Tarkan agonisant. Fatale erreur, car Tarkan se remettra bien vite de ses blessures et n’aura rien de plus pressé que d’aller mettre une rouste aux Vikings et à leur fourbe chef, celui qui s’est arrêté en chemin pour piquer le casque d’Astérix, le salopard. Et en regardant bien il rappelle un acteur français ......

Les choses se compliquent lorsqu’on découvre que les Vikings se sont alliés aux Chinois pour faire bonne mesure, enfin on n’en est pas sûr si on en juge les extraits suivants

Tarkan est un film qui annonce tout de suite la couleur, et même LES couleurs. Les combattants portent en effet tous des fourrures aux couleurs pastels des plus improbables : bleue, rose ou violette, la fourrure va se nicher partout, y compris sur les accessoires les plus inattendus. Costumes saugrenus et figurants goguenards forment un cocktail explosif.

Difficile en effet de confondre le figurant turc de base avec un Viking. Perruques et accessoires semblent avoir été bricolés à partir de panoplies de Ragnar le joyeux Viking achetées au magasin de jouets du coin. Au lieu de camoufler la différence, cet attirail a une furieuse tendance à produire l’effet inverse, surtout quand un figurant à la flamboyante perruque rousse arbore dans le même temps une très brune barbe de trois jours, ou quand un autre perd ses cheveux longs en même temps que son casque !

Par ailleurs ce figurant, extrêmement reconnaissable de par sa non-ressemblance absolue avec un guerrier viking et son hilarante perruque, se fait tuer une bonne douzaine de fois dans le film.
Economie oblige et cela évite de briffer le figurant plusieurs fois (gain de productivité).

En bon peplum, Tarkan contre les Vikings comporte aussi son lot de craignos monsters rigolos. Enfin ici, il n’y en a qu’un mais il est tellement bien qu’il compte facilement double ou triple ! La pieuvre géante égarée en mer de Marmara que les Vikings se sont choisie pour emblème fait irrésistiblement penser à Ed Wood. Sorte de baudruche flottante pas plus grande qu’un matelas pneumatique, elle nous est généreusement montrée sous tous les angles et en gros plan au cours de scènes de sacrifice épuisantes pour les zygomatiques. Je l’avoue : j’ai craqué sur le Kraken.

Tarkan contre les Vikings est un nanar turc pur et dur et il n’y manque aucun des codes incontournables qui ont fait la réputation du cinéma du Bosphore : épées en carton, trampolines à gogo et mannequins en mousse sont fidèles au rendez-vous. Mieux filmées et sensiblement moins confuses qu’à l’accoutumée, les bagarres n’ont pourtant rien à envier aux classiques du genre.

Au final Tarkan contre les Vikings n’est pas le plus fou ni le plus drôle des représentants du pop cinéma turc. Toutefois, sa sortie en DVD permet de l’apprécier à sa juste valeur, ce qui n’est le cas de pratiquement aucun autre film turc. Grâce à cela, mais aussi grâce à des acteurs et des figurants au mieux de leur forme, un craignos monster haut de gamme, des costumes bigarrés et des perruques ébouriffantes, Tarkan constitue un spectacle de qualité devant lequel on rit souvent et on ne s’ennuie pas une seconde.